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Bruno Walther a créé la première agence de communication politique en France et travaillé sur la campagne numérique de Jacques Chirac en 2002. Il codirige aujourd’hui avec Virginie Valiere l’agence La Source Vive, Architecte certifié NationBuilder, qui aide les organisations à mobiliser leurs supporters sur les questions climatiques.  

Temps de lecture: 3 minutes


 

Au-delà du contexte sanitaire, les prochaines élections régionales seront très singulières en termes de mobilisation. 

La géographie d’abord. Pour la première fois les Français-es voteront non pas pour des régions charnelles mais pour des entités territoriales abstraites. Et c’est là un énorme défi de mobilisation. Un-e citoyen-ne peut se sentir alsacien-ne, champenois-se ou lorrain-ne mais certainement pas GrandEstien-ne ! Il-Elle peut vibrer et se projeter dans un projet politique qui l’enracine dans son terroir et s’inscrit dans une continuité historique, plus difficilement pour une abstraction bureaucratique. Mobiliser un-e auvergnat-e, un-e savoyard-e, un-e poitevin-e et un-e basque en leur expliquant qu’ils-elles partagent la même destinée territoriale est improbable. 

Le contexte politique ensuite. L’ensemble des référents politiques et culturels qui structuraient nos imaginaires collectifs s’est effondré. Difficile d’en appeler à un sursaut de gauche ou de droite pour espérer mobiliser. Les régionales de 2020 seront la première élection sans incarnation, ni politique, ni territoriale. 

Les enjeux enfin. Dans le millefeuille français, les compétences des régions sont peu connues. Dès lors, mobiliser pour une élection dont l’enjeu immédiat pour le quotidien des français est peu visible, reste un challenge. Face à une campagne politiquement et territorialement désincarnée et sans enjeux pour le quotidien des Français-es, il est probable que nous vivions des records d’abstention. Dans ce contexte, la capacité à mobiliser son électorat sera clef. 

Nous assistons depuis quelques années à une réduction du temps politique. La décision du vote se fait de plus en plus tard. Face à l’absence d’enjeu symbolique de cette élection, il est hautement probable que l’électorat se fixe dans les dernières 72 heures. Et c’est là que le digital, plus précisément les réseaux sociaux, deviennent clefs. Ils constituent l’espace où va se cristalliser le vote dans une logique de panurgisme numérique. L’électeur votera, en dehors des consignes des médias “mainstream”, vers ce qui lui semble le plus mâlin. Il votera comme son voisin numérique.

Dit autrement, l’enjeu de mobilisation de ces régionales va être de cadencer la campagne pour être en situation de mener une attaque éclair dans les derniers jours. 

Cela revient à concentrer ses efforts de campagne pour : 

  • systématiser la collecte des contacts dans l’optique de les sur-mobiliser sur un temps très court mais avec une très forte intensité, 
  • se doter d’outils de campagne qui permettent d’automatiser les parcours et de gérer une intensité de fin de campagne, 
  • écrire, en amont, le storytelling de la dernière semaine de campagne et des dernières 72 heures, 
  • produire, en amont, les contenus qui seront distribués dans la dernière semaine de campagne. 

Celles et ceux qui sauront gérer l’intensité de la guerre éclair créeront la surprise.


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